Nous trois ou rien film Kheiron

Nous trois ou rien film KheironVous vous souvenez du meilleur pote de Kyan Khojandi dans Bref ? Le mec pervers ? Kheiron. Celui-là même qui fait de la scène et qui balance des bonnes grosses vannes au public (comme pas mal d’humoristes). Ça y est, vous l’avez replacé ? Bon, eh bien préparez-vous à être soufflé, le comique s’est mis à la réalisation avec son premier film Nous trois ou rien et le moins que l’on puisse c’est qu’on ne l’attend absolument pas là ! Oubliez le mec décrit plus haut et attendez-vous à être surpris !

Kheiron a décidé d’exposer sur grand écran la vie de ses parents en interprétant en prime le rôle de son père. Dis comme ça, vos premiers préjugés vont s’orienter sur un comique qui réalise son premier film, il y a de fortes chances que ça soit une comédie populaire, écrite et filmée avec les pieds. Sauf qu’un public en partie de blogueurs n’offre pas une standing ovation à n’importe qui et j’étais ravie de me lever pour applaudir de bon cœur.

Et qu’est-ce qui raconte ce film alors ?

D’un petit village du sud de l’Iran aux cités parisiennes, Kheiron nous raconte le destin hors du commun de ses parents Hibat et Fereshteh, éternels optimistes, dans une comédie aux airs de conte universel qui évoque l’amour familial, le don de soi et surtout l’idéal d’un vivre-ensemble.

Nous trois ou rien est un jeu d’équilibriste d’une grande finesse entre un humour très travaillé qui vous tire des fous rires avec une facilité déconcertante, une tendresse inouïe portée par un regard fort sur la famille, l’amour, qu’il soit fraternel ou via le couple formé par Hibat et Fereshteh, toujours plein de sincérité et de pudeur. Ou encore un torrent d’émotions par la réalité de la situation, le combat politique, les actions menées. Le film vous soulève d’allégresse par la cocasserie d’une famille nombreuse, les vannes que peuvent s’envoyer les frangins, cette cohésion familiale (aussi développée par les parents de Fereshteh) et puis votre cœur se serrera sur la dureté et la froideur des autorités emmenées par un gouvernement dictatorial.

Kheiron ne s’est pas contenté de retranscrire une histoire vraie, il a su conter celle de ses parents via les yeux d’un fils admiratif et d’un cinéaste professionnel, ne tombant jamais dans la facilité, s’octroyant des légèretés en faisant « travailler les copains » pour mieux tourner au ridicule le gouvernement en fonction à l’époque.

On ne peut que féliciter le résultat, traiter d’un sujet grave et fort, avec humilité, humour, dans un premier film, j’ai juste envie de dire : chapeau !

Sortie en salles le 04 novembre 2015.

http://www.imdb.com/title/tt4057632/?ref_=fn_al_tt_1

28/10/2015