Vendeur_film

Vendeur_filmBienvenue dans le monde des commerciaux et des discours bien rôdés dans Vendeur. J’ai toujours trouvé ce métier fascinant pour en avoir parlé des heures durant avec le Premier Homme de ma vie. J’en attendais beaucoup de ce film, justement pour en apprécier les pratiques et techniques, mais aussi l’évolution d’un novice, qui n’y connait absolument rien. Vendeur, c’est Pio Marmaï qui perd son restaurant et qui reprend contact avec son père Gilbert Melki, roi de la vente, pour gagner de l’argent. Seulement voilà, n’est pas commercial qui veut.

Partant de ce constat, on était en droit de voir le Pio-Pio galérer, évoluer pour atteindre les hautes sphères des discours commerciaux vous prouvant que vous avez besoin de deux cuisines au lieu d’une. Ça, c’est ce qu’on aurait voulu, sur l’écran, ce n’est pas franchement ce qu’on a eu.

Pour son premier long-métrage, le réalisateur Sylvain Desclous a dirigé son sujet, le vendeur, vers un road trip solitaire manquant souvent de consistance, divisant son film inégalement entre Serge (Gilbert Melki) vieux loup qui n’a plus rien à apprendre du métier, rôdé entre ses ventes et les kilomètres engloutis à sillonner les routes seul. De l’autre, son fils Gérald (Pio Marmaï), restaurateur à la faillite qui rejoint le monde des commerciaux, pas doué pour un sou et qui finalement va se découvrir un nouveau talent… En un claquement de doigts. Desclous s’éparpille sans jamais prendre le temps de s’arrêter sur un point ou quand il décide de gratter, il s’y attarde trop. Un coup, c’est sur son personnage de cador de la vente, un autre sur le fils, rarement sur le métier. Il introduit la relation père-fils comme un cheveu sur la soupe, les conséquences qui amènent le fils à orienter sa carrière sont floues, les rouages de l’emploi ne sont pas creusées et mieux, Pio apprend le métier comme s’il avait eu une révélation divine.

Au final, Vendeur ne touche pas vraiment à l’essence même du métier de commercial, il traîne des pieds pour présenter un personnage qui n’en demande pas tant et ne s’attarde pas assez sur celui qui en demanderait davantage. Le film est lent et la fin trop courte pour ne pas dire expédiée. Il y avait vraiment de la matière à faire un bon film à la fois sur la réalisation, que sur les enjeux très intéressants… Bon, il est passé complètement à côté. Les acteurs auraient pu sauver la mise si Gilbert Melki n’était pas perdu entre un bon jeu et un jeu théâtral et si Pio Marmaï n’était pas en roue libre. J’ai oublié de mentionner la bande-originale, qui n’a ni queue, ni tête, passant de musique des années 80 à de la batterie façon Whiplash ou Birdman, sorte de foutraque qui ne s’accorde pas avec l’image et mal placée. Grosse déception.

Sortie en salles le 04 Mai 2016.

http://www.imdb.com/title/tt4400086/?ref_=fn_al_tt_1

04/05/2016