Borg/McEnroe

Borg/McEnroe : Jeu, set et film !

Borg/McEnroeCe qui est bien avec Borg/McEnroe, c’est que je suis arrivée devant le film complètement vierge d’informations : ne m’intéressant pas au tennis, je connaissais John McEnroe de nom, Björn Borg était inconnu au bataillon et je ne vous parle même pas de la finale qui les a opposés à Wimbledon en 80. Pour la petite information, les amateurs de la petite balle jaune vont être ravis, deux films sur ce sport sortent en fin d’année.

Déjà, je vais commencer par le plus flagrant, le titre est sacrément trompeur ! Il aurait dû juste s’appeler Borg, parce que McEnroe est presque un personnage secondaire dans l’ascension du joueur suédois. En fait, Borg/McEnroe est bourré de potentiel mal exploité. Pour vous situer, le film s’accroche sur l’incroyable finale à laquelle vient s’ajouter des flashbacks ainsi que le conditionnement à ce match. L’accent est clairement mis sur Borg, sa jeunesse colérique comme joueur débutant et son explosion. Timidement, en fond, vient s’ajouter quelques rares bribes sur McEnroe. Une opposition inégale sur deux têtes d’affiche du tennis, montrant deux figures ayant beaucoup de points communs malgré les apparences.

Le film ne cherche pas à expliquer – à tort ou à raison – préférant laisser sous entendre. D’un côté, Björn Borg a eu toute l’attention dans sa jeunesse pour pouvoir progresser, à contrario de John McEnroe qui lui s’est formé seul. Et c’est ce que j’ai trouvé de plus touchant, ce contraste entre les éducations et cette ressemblance entre les joueurs. Shia Labeouf excelle dans son personnage le rendant terriblement attendrissant (alors que l’on sait que McEnroe n’était pas réputé pour être quelqu’un de sympathique). En ce sens, je trouve que le film rend justice à ce grand joueur mal-aimé. Sverrir Gudnasson n’est pas en reste dans le rôle de Borg, mais de part l’histoire du joueur, je l’ai trouvé moins touchant.

D’un autre côté, le film laisse sous entendre de trop. J’aurais aimé que la source des caractères très impulsifs de chacun soit expliquée. Que la fin soit plus explicite par rapport aux derniers cartons explicatifs. Ces détails auraient apporté plus de consistance pour les amateurs de tennis qui n’y découvriront, au final, pas grand chose de plus qu’une finale magistrale (filmée avec tension. N’ayant vu aucune image et n’y connaissant rien, j’ai vécu le match comme si j’y étais).

Hormis un titre qui ne convient pas, Borg/McEnroe plaira certainement aux sensibles, peut-être plus qu’aux fans de ce sport. Il souffre de nombreux défauts, mais essaie de mettre en avant, certes trop discrètement, des parcours difficiles de joueurs mondiaux.

Sortie en salles le 08 Novembre 2017.

24/10/2017