Un titre qui donne faim, un peu comme la cranberry sauce. Qu’est-ce que l’applesauce ? De la compote de pommes et un mot argotique qui désigne « merde ». Ça démarre bien !
Si Woody Allen avait eu un fils, ç’aurait été Onur Tukel, réalisateur d’Applesauce, en un peu plus trashouille et plus funky certainement. Dans la tambouille d’Onur, on suit deux couples proche quarantaine, qui sont amis de longue date, plutôt épanouis. Un soir, ce qui va n’être qu’une simple anecdote qui s’est déroulée des années auparavant et racontée autour d’un dîner, va se transformer en grain de sable qui va enrayer complètement cette machine bien huilée.
Applesauce dépeint les tromperies et autres problèmes de couple avec un humour particulièrement grinçant et corrosif, où les vérités fusent sur fond d’humour noir et de paranoïa, chacun y allant de sa petite révélation, à sa petite vengeance. Onur Tukel s’est mis en scène dans la peau d’un homme marié new-yorkais dont la vie et le mariage basculent suite à une banale anecdote. Pour apporter autant de réalisme et de sincérité, le réalisateur a mis beaucoup de sa personnalité et des moments qui lui sont arrivés dans son second long-métrage. Il a également ajouté beaucoup d’autodérision à son personnage, voulant casser l’image arrogante qui pouvait ressortir en portant trois casquettes : réalisateur, scénariste et acteur.
Oscillant entre comédie noire, drame avec une légère pincée d’horreur (toute légère), s’immisçant dans ces vies tel un voyeuriste, Applesauce fait partie des rares bons films vus durant ce quatrième Champs Elysées Film Festival. On espère qu’il trouvera un distributeur français.
Pas de date de sortie pour le moment.