Messieurs, dames,

J’ai la solution pour l’entretien de votre ego, celui-là même qui vous fait bomber le torse/la poitrine, redresser le dos et tortiller gentiment du fessier. Comme je ne suis pas radine pour un sou, j’ai décidé de partager avec vous ma technique révolutionnaire en quelques points (et là, j’imagine le mec faisant sa prez – oui, parce qu’on ne dit pas présentation dans la com’ – powerpoint en réunion, chemise blanche auréolée sous les bras, lunettes glissantes, mains moites et bonus qui vaut dix points : la salive sèche aux commissures laissant des petites marques blanches, qui fera que forcément vous serez focalisé là-dessus au lieu de l’être sur sa prez et vous vous demanderez pendant tout son speech quand il aura la bonté d’esprit de boire ET d’essuyer ces trucs dégueulasses avant que vous ne le fassiez à sa place, bon sang !). Vous dénoterez grâce à votre sens de l’analyse que j’ai subtilement glissé l’adjectif révolutionnaire pour attiser votre curiosité et parce que toute technique émanant du génie est forcément révolutionnaire ! A + B = D !

L’auto-cirage de pompes : c’est fait !

Ça va, j’arrive aux faits, bande d’impatients !

Mise en situation :

J’étais invitée dimanche dernier à un brunch de pendaison de crémaillère de Perush et de Y-M. où il fallait apporter quelque chose à manger/boire (sauf si tu as un compte en banque chargé en zéros et que tu peux te permettre de payer de quoi se restaurer à trente personnes). J’avais décidé de ramener des pâtisseries et Perush me connaissant depuis maintenant cinq ans, m’ayant forgé une réputation solide en matière de sucré, je me devais d’être à la hauteur.

Technique :

1. Définir la tâche pour vous mettre en valeur. Comme vous l’aurez compris, j’ai choisi la pâtisserie. J’aurais pu miser sur la poterie pour leur offrir un vase ou un cendrier, mais n’ayant aucun points de compétences (oui, je rejoue aux Sims 3, ça se voit tant que ça ?!), j’ai préféré mettre mes atouts sur un loisir que je pratique depuis ma plus tendre jeunesse.

2. Définir une motivation. La mienne n’était pas compliquée, j’avais envie de frimer. Qu’à la vue de mon gâteau, les personnes présentes (et les hôtes) fassent : waouh !

3. Définir le niveau de la tâche. Je sais que Perush adore les cupcakes, surtout ceux salés (ça entre en partie dans la case pâtisserie, puisque cela reste des cupcakes). Certes, j’aurais fait plaisir à l’un des hôtes, sans toutefois surprendre, et je ne mentionne pas le transport. Il fallait quelque chose de nouveau, quelque chose qu’on ne voit pas en France, faire une recherche d’association de saveurs et de plus ou moins transportable (sans crème dessus). Et surtout, fallait que ça soit beau. Mon choix s’est orienté vers un gâteau, à mi chemin entre un Victoria sponge cake et un naked wedding cake, assez conséquent pour trente personnes. Je précise que cela me faisait office de défi, car je n’avais jamais fait ce gâteau, ni les associations et encore moins la crème qui m’est passée par la tête (dont je garde jalousement le secret).

4. Rassembler tous les moyens pour la mise en œuvre. Bon bah fallait que j’aille faire les courses et tenter de ne pas me retrouver coincée en cas de gâteau pas assez épais (c’est exactement ce qui s’est passé, j’ai dû en faire un deuxième).

5. Calculer le temps de réalisation. J’étais un peu juste et je suis arrivée du coup avec un peu de retard, fallait bien que je finisse mon gâteau !

6. Envisager les obstacles. Pour ma part, ce fut le transport sans rien abîmer, sans tomber, sans me faire écraser dans le métro. ET la possibilité de trouver sur place un(e) concurrent(e).

7. Être modeste. Je ne l’ai pas fait, mais j’aurais dû. Quand vous arriverez sur place, ne pas oublier de préciser à vos hôtes que bien sûr vous avez préparé un p’tit gâteau vite fait afin de ménager l’effet au déballage.

8. Bomber le torse devant les invités. Et jouer le timide ! Mon gâteau a été réservé pour la fin du brunch, servi avec le champagne, quand la table fut débarrassée. J’ai eu le droit à des applaudissements, j’ai plus ou moins rougi. Je me suis amusée à répondre aux invités sur le contenu dudit gâteau et à voir leurs réactions en entamant leur parinette (définition : c’est une petite part, le mot ne vient pas de moi, mais j’aime bien). Tout le monde a apprécié (sauf si certains ont menti).

Conclusion :

J’avais envie de frimer en ramenant un beau et bon gâteau, j’ai réussi !

État du gonflement de l’ego : 200%.

Je vous montre ce que j’ai fait tout de même.

Gâteau façon Victoria sponge cake amande, fourré framboise et crème à la rose, glaçage à la rose

Miss Bobby_Victoria

Miss Bobby_Victoria

Miss bobby_Victoria

Et son petit frère que j’ai fait pour mes parents (je remercie le livreur dominical pour le beurre et les œufs qu’il me manquait).

Miss Bobby_Victoria

13/06/2013