Et telle une Fury le talent de David Ayer se déversa.
Je n’avais pas vu Fury au cinéma lors de sa sortie, heureusement pour moi que j’aie pu rattraper cette erreur avec le Blu-Ray. Quelle mise sous tension ! J’ai cherché les fautes, je ne les ai pas trouvées. On s’engouffre dans cet espace exigu du tank Fury et de ses tankistes lors de la seconde guerre mondiale. Il ne faisait pas bon d’être claustrophobe.
Fury s’apparente à la même vague qu’American Sniper, la violence ne ressort pas à proprement parlé, mais la suggestion, la froideur et la brutalité de l’immersion dans la guerre font que le film vous nouera le ventre, laissant s’installer une lourdeur et cette odeur de mort qui guette à chaque instant les protagonistes. La guerre, la proximité, le confinement, la boue et les choix difficiles s’immiscent insidieusement dans le spectateur, le piégeant dans la fureur d’une guerre qu’il n’a pas vécu. On en sent presque une odeur désagréable, mélange de moiteur, saleté et de cadavres empilés. Telle fut la réalité.
Les acteurs se valent tous, il n’y en a pas un qui va tirer la couverture à lui, chacun ayant une personnalité bien distincte, apportant son lot d’émotions, de doutes et sa vision du champ de bataille. Ils se complètent et forment une seule unité, c’est ce que voulait le réalisateur David Ayer en leur imposant un entrainement militaire particulièrement rude et c’est chose réussie.
Fury n’est pas un simple film sur la guerre, c’est un film sur des hommes d’un point de vue différent, celui du tank et toutes les restrictions que cela engendre : champ visuel réduit, exposition aux tirs ennemis, une machine lourde à manœuvrer. Certaines séquences sont absolument bluffantes et confèrent une authenticité, nous plongeant directement dans l’action et la tension. Fury est un vrai travail cinématographique et historique, qui marque les esprits et qui sait retranscrire avec beaucoup de détails l’enfer de la seconde guerre mondiale.
Bonus :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Blu-Ray de Fury n’est pas chiche en suppléments (90 minutes) et qui plus est de très bonne qualité et passionnants. Seules erreurs, les deux coquilles qui se sont glissées dans les sous-titres.
– Scènes supplémentaires et étendues (45 minutes) : 16 scènes
– Frères de sang (11 minutes) : rencontre avec les vétérans, immersion militaire totale pour les acteurs pour créer une sorte de fraternité, de famille, faire ressortir la cohésion de groupe et qu’à l’écran, les acteurs soient soudés.
– Le journal de guerre du réalisateur (17 minutes) : organisation du tournage avec la préparation minutieuse des emplacements des tanks, une séquence importante tournée sous différents angles afin de définir la meilleure approche pour comprendre rapidement les personnages.
– Guerriers blindés : les vrais hommes des sherman (12 minutes) : quatre vétérans racontent ce qu’est être tankiste, le tout à renfort d’anecdotes. Un supplément très touchant.
– Dompter la bête : comment conduire, viser et tirer d’un tank de 30 tonnes (12 minutes) : segment passionnant sur la conduite de tank, comment les manœuvrer et l’effet d’avoir un tel engin entre les mains, surtout quand celui-ci est un tank authentique de la seconde guerre mondiale.
– Galerie de photos
– Films-annonces : Equalizer, The Amazing Spider-Man 2, 22 Jump Street, Sex Tape
En vidéo depuis le 23 février.
Je vous mets au passage le superbe buzz kit que j’avais reçu pour l’occasion de Wardaddy (merci à Cartel et Sony) :