On s’est tous dit un jour, au fond du trou : « je plaque tout, je pars ! ». C’est ce qu’a décidé de faire Cheryl (Reese Witherspoon), qui après avoir creusé un trou suite au décès de sa mère, a décidé de se lancer dans une très grosse randonnée, le long de la côte-ouest des États-Unis, la Pacific Crest, seule, sans entrainement, sans rien savoir sur la nature, le campement, avec un sac qui pèse une tonne et son esprit, son pire ennemi. Il en faut du courage pour se lancer, encore plus pour tenir sur 1700 km à pieds.
Jean-Marc Vallée a su retranscrire l’expérience avec un réalisme incroyable comme l’aurait vécue n’importe qui dans le même cas que Cheryl. L’une des grandes forces de Wild se trouve dans les flashbacks. Ce ne sont pas que de simples souvenirs qui viennent entrecouper ce périple, ils sont retranscris dans le désordre, par bribes plus ou moins longues, au moment où ils apparaissent dans l’esprit de son personnage. C’est très intelligent. Lorsque vous vous retrouvez avec vous-même, vos souvenirs ne ressurgissent pas dans un ordre précis. Ils sont aléatoires, parfois ils font surface grâce à un élément extérieur. S’ajoutent à cela vos pensées, vos réflexions dans votre tête ou à haute voix. On retrouve tout ça dans la quête de Cheryl.
L’autre grande force est bien sûr son interprète, simple, pas maquillée, brute, qui délivre une prestation percutante, sensible, juste, à tel point que l’on prend vraiment part à sa quête, sa recherche d’elle-même et ses souffrances. Sa voix-off ponctue sa solitude, comprenant parfaitement ce qu’il peut se passer dans sa tête, ses questionnements ou ses souvenirs soudains.
Wild est une épopée face à soi-même, où l’on espère se retrouver grâce aux grands espaces, aux somptueux paysages et à la souffrance qu’on s’inflige. Se prendre de plein fouet la nature face à la nature humaine.
Bonus :
– Scènes inédites (8 minutes) : 5 scènes
– Le portait de Cheryl Strayed (9 minutes) : la vraie Cheryl Strayed parle de son incroyable aventure et de sa participation au tournage. Ce fut très émouvant pour elle de tout revivre, de penser à sa mère, de faire jouer sa fille (elle-même quand elle était enfant).
– L’emplacement exact est le meilleur (9 minutes) : l’équipe a dû faire avec les lieux, le paysage, la sécurité, la difficulté du terrain, voire parfois les conditions. Mais tout le monde s’accorde à dire que c’était magnifique.
– Combien pèse monstre ? (4 minutes) : le poids du sac, la métaphore du sac par rapport à la vie, son chargement. On apprend également tout ce qu’il contenait et que la reconstitution a été fidèle.
– Carte interactive de l’itinéraire du Pacific Crest
– Vidéos promotionnelles (30 minutes) : Du livre au film. Reese Witherspoon dans le film. 94 jours, 1110 miles. La réalisation du film. Le making of. Pacific Crest. Les lieux du tournage.
– Commentaires audio de Jean-Marc Vallée, Bruna Papandrea et David Greenbaum
– Bande-annonce cinéma
– Galerie
Sortie en vidéo depuis le 20 mai.