Ghost of Tsushima

Ghost of Tsushima

Fantôme d’un assassin

Ce nouvel Assassin’s Creed nous embarque dans le Japon féodal, aux temps des samouraïs, des cerisiers en fleurs et des lames bien aiguisées.

Ah attendez ! Au temps pour moi. Ce n’est pas le nouvel Assassin’s Creed, mais le nouveau jeu du développeur Sucker Punch : Ghost of Tsushima. A ma décharge, il y a vraiment de quoi s’y méprendre tant il coche toutes les cases d’AC. Etant une grande adepte depuis les débuts de la franchise aux assassins, je ne me suis pas du tout sentie dépaysée, à quelques ajouts près, la dynamique de jeu est la même.

Un monde ouvert où l’on évolue petit à petit, oscillant entre quête principale et quêtes secondaires voire tertiaires.  Très classique. Libre à vous de terminer le jeu rapidement ou de prendre votre temps à aider le peuple.  Et pour ceux qui aiment fouiller, vous pouvez vous balader au gré des magnifiques paysages japonais, à écrire des haïkus, vous faire compter des histoires par des musiciens pour partir à la recherche de techniques ancestrales ou chercher des sanctuaires pour développer vos compétences. Sinon, juste chevaucher votre cheval et appuyer de temps à autre sur la capture écran tant les paysages, la lumière et les champs de fleurs sont sublimes (idéal pour un nouveau fond d’écran).

Dans les ressemblances avec AC, vous tilterez sur :

  • les points d’améliorations/vente : l’armurière fera des merveilles sur vos tenues, le forgeron sur vos sabres, vous pourrez vendre certaines de vos marchandises et en acheter d’autres pour obtenir des améliorations.
  • évidemment, plusieurs types d’armes
  • les compétences techniques sont assez flagrantes : le ralenti pour mieux viser avec son arc, faire une roulade lorsqu’on saute, être plus discret, etc.
  • autre point notable « la vision du voleur », cousin germain de la vision d’aigle, toujours très pratique pour repérer les ennemis
  • comme tout bon Assassin’s Creed Ghost of Tsuhsima est aussi redondant, on aime ou pas
  • des combinaisons de touches simples pour se battre ou se déplacer… sur les toits (ah bon ?!)

Je m’attendais à un saut de la foi, fort pratique pour descendre des phares notamment, mais je pense que cela aurait été trop gros. Faut pas exagérer non plus.

Ghost of Tsushima a souhaité rendre hommage au cinéaste japonais Akira Kurosawa – réalisateur de moult chefs d’oeuvre, notamment en noir et blanc – en proposant aux joueurs le mode Kurosawa, transformant votre écran aux couleurs éclatantes en noir et blanc légèrement abimé et rendant le son plus sourd. C’est étonnant. Je trouve l’hommage intéressant si l’on souhaite découvrir de nouvelles sensations de jeu sans couleurs, personnellement, j’ai eu l’impression de moins bien me repérer. Cela a le mérite d’être inventif.

Ghost of Tsushima ne démérite pas sur ses acteurs à l’instar des dernières grosses machines vidéoludiques (on est loin de l’énorme casting de Death Stranding), que vous reconnaitrez pour certains pour leur passage dans d’autres jeux ou pour leur filmographie (je pense à Patrick Gallagher qui interprète le grand méchant, j’ai mis du temps à le remettre).

La jouabilité est potable lorsqu’on comprend que le personnage ne sera jamais centré par rapport à l’action et durant les combats. C’est un coup à prendre. Et comme je le disais plus haut, la combinaison des touches ne demande pas d’avoir un bac+5.

La photographie est superbe, j’ai été épatée par des décors très brumeux au soleil vif donnant vraiment des atmosphères peu communes. On sentirait presque la fraîcheur et la rosée matinales. Et alors quand il fait nuit, il fait nuit, avec que la lune pour éclairer devant vous.

J’ai un gros regret sur Ghost of Tsushima (que j’ai eu la plupart du temps avec AC), c’est son manque d’émotions et d’attachement au personnage. L’histoire personnelle ne m’a pas émue pour être à 100% prise par le jeu (j’aime bien les drames, ça donne envie de se venger).

Si vous cherchez un jeu vidéo pour vous remuer, on ne va pas se mentir, ce n’est pas Ghost of Tsushima qu’il faut choisir. Le jeu a un démarrage plan-plan et quand enfin il se réveille un peu, il peut donner l’impression de vous ennuyer. Pour ma part, cela me convient plutôt bien, même si je suis loin d’être déchaînée. La retranscription des décors est belle, toutefois cela ne suffit pas à faire de Ghost of Tsushima un grand jeu inoubliable. Il manque de consistance, d’enjeux prenants, quelque chose qui vous empêche de décrocher. Il se joue certes facilement (un peu trop) et c’est bien en cela son principal défaut : les quêtes vous sont proposées comme une liste de choses à faire pour pouvoir avancer. J’ai tout fait, c’est bon, je passe à l’acte suivant, le tout avec beaucoup de linéarité. C’est vraiment dommage qu’il ne soit pas palpitant et ce, malgré quelques combats qui peuvent donner du fil à retordre. Remarquez, si vous envie d’un jeu reposant, qui de temps en temps vous demande un peu de concentration pour abattre vos ennemis, si le Japon féodal vous passionne et que vous souhaitez venger les Japonais contre l’invasion des Mongols, alors ce jeu est pour vous.

Enfin, Ghost of Tsushima n’est pas mauvais, qu’on soit bien d’accord, c’est juste que c’est une promenade de santé !

07/08/2020