Miss Bobby_Stinking heaven

Miss Bobby_Stinking heavenLe paradis n’est certainement pas dans Stinking Heaven, l’enfer à la limite, je dirais même les tréfonds de l’enfer. Lors du dernier festival de Deauville, Nathan Silver nous avait gratifié de son premier film Uncertain Terms d’un ennui total, il réitère l’exercice deux crans au-dessus, enfin au-dessous. L’échelle de la médiocrité à donc un nom, plutôt un seuil : Stinking Heaven.

Dès les premières secondes, le film s’octroie un format 4:3 à la définition plus que mauvaise (délibérée) qui laissent les vidéos tournées dans mon enfance pour de vrais chefs d’œuvre. Un grain tellement gros que si les Nokia 3310 avaient été dotés de caméra, on aurait eu ce résultat. Voyez un peu le niveau.

Le choix de la qualité 80’s passablement digéré, passons au « contenu »… Alors là, autant si l’esthétisme laisse l’œil abattu, autant le scénario vous laissera pour mort sur votre siège. Encéphalogramme plat.

Lisez un peu le synopsis pour voir :

Un couple de jeunes mariés, Jim et Lucy (Keith Poulson, Derag Campbell), sont les pionniers d’une communauté qui prône les bienfaits d’une vie ascétique dans une banlieue du New Jersey. Les membres du groupe se nourrissent, se lavent et travaillent tous ensemble, tout en préparant du ‘thé sain fait maison’ qu’ils vendent dans leur van. Malgré les disputes et les problèmes individuels, Jim et Lucy ont réussi à créer un véritable havre de paix pour ce groupe de marginaux. Une harmonie qui va être perturbée par l’arrivée inattendue d’Ann (Hannah Gross), ancienne droguée et ex-petite amie d’un des membres de la communauté. Sa présence provoquera chez les membres des crises de paranoïa, des rechutes, et parfois même, la mort.

Définition de l’ascétisme (selon Larousse) : Vie rude et austère, où l’on se prive des plaisirs matériels. Effort visant à la perfection spirituelle par une discipline constante de vie. Manière de vivre de quelqu’un qui s’impose certaines privations.

Cela peut vous paraître très flou comme concept, mais je peux au moins vous dire quelques rares choses sur ce qui se passe dans cette œuvre fabuleuse (je peux vous révéler des séquences, croyez-moi qu’il y a un gros pourcentage de chances pour que vous l’évitiez, sauf si vous ne jurez que par ce type de film qui dépasse l’expérimental pour aller s’écraser dans le vide abyssal du cinéma, là où certains films ne sont que des réalisations abstraites ultra fadasses). Comment expliquer le contenu sachant que je ne l’ai suivi que d’un œil ?! C’est une communauté qui vit sous le même toit où chacun, à tour de rôle, reconstitue le traumatisme qui l’a conduit au mal-être. Ces reconstitutions sont filmées, se passent au sein de la communauté et permettent d’exorciser les démons. Entre temps, il se passe des choses entre eux, des pseudos drames, des pétages de plomb. Absolument passionnant.

Avec Stinking Heaven, le principe de l’ascèse reste toujours aussi flou. On ne comprend pas vraiment l’intérêt d’un tel objet filmique, ni son but. On s’ennuie ferme, on subit et on se rend compte que 1h10 de film peut être très long. Si vous envisagez ce type de vie, si vous souhaitez vous documenter dessus, si l’analyse comportementale en communauté ascétique vous intéresse, si vous faites un mémoire sur pourquoi certains réalisateurs s’acharnent à créer ce type de film, voire, si vous avez besoin d’une sieste, alors courez voir Stinking Heaven. Sinon, pas la peine de vous faire du mal pour rien.

Pas de date de sortie pour le moment.

15/06/2015