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Depeche Mode Stade de France 2017

Bon, faut qu’on cause sérieusement là, car ça ne va pas du tout ! Encore une fois, La Meilleure et moi-même sommes allées voir notre groupe chouchou en concert, Depeche Mode. Oui encore, mais quand on aime d’un si bel amour, on ne compte plus ! Je n’étais pas préparée à ça, forcément, après l’honneur d’avoir participé au concert très très privé organisé par RTL2 et TMC à l’émission Quotidien, où j’aurais pu caresser la joue de Dave Gahan tellement nous étions près, les revoir en petit sur scène ou sur écrans géants, bonjour la douche froide. Mais bon, ce n’est pas grave, du moment que tout le monde s’éclate, que les chansons sont toujours aussi bonnes et que ça envoie sur scène, ça sera parfait. Sauf que… Ça ne s’est malheureusement pas passé comme ça. Pour ça que je me permets un article, faut que ça sorte.

Depeche Mode - Stade de France 2017-Depeche Mode
©manuwino – live photography

Ce n’est pas le meilleur concert de DM que j’ai vu, toutefois, ce n’est pas leur faute, bien au contraire. Je mets le public en cause. Avant de trancher dans le vif du sujet, je pense qu’il aurait été judicieux de choisir une autre chanson pour entamer le spectacle. Going Backwards sorti de l’album Spirit n’est pas une bonne accroche, mais ça, ce n’est que mon point de vue, peut-être parce que je ne suis pas fan de cette chanson. S’il n’y avait eu que moi. En plein au milieu des gradins, nous avions une belle vue sur tout le public, contrairement à ceux devant, en carré or, où l’ambiance avait l’air carrément mieux (C., je pense que tu confirmeras). À l’arrière, ce n’était pas la même limonade : je n’avais pas vu un public aussi endormi depuis l’avant dernier passage de Placebo à Paris. Je me suis demandé ce qu’il se passait. Bon. Deuxième chanson : So Much Love. Ah là, ça va bouger, la chanson est top en plus, ça remue bien… Public neurasthénique. Pas possible ! Faut aller les baffer un par un ou quoi ? Léger soubresaut sur les chansons d’après, des classiques du groupe (Barrel of a Gun, A Pain that I’m used to remixée – une bombe dansante en concert, Corrupt, In your room et World in my eyes). Eh bah ce n’est pas fou. Je pense que le pauvre Davou s’en est rendu compte aussi à ma grande tristesse, essayant tant bien que mal de faire bouger et réagir ce public sous somnifères. Il se donne, il danse, il y va à renforts de « Come on Paris », mais les électrochocs déclenchent à peine quelques timides battements de cœur énergiques. Seule la fosse du devant s’éclate (je l’envie). J’ai de la peine pour le groupe et tout court.

Vient Cover Me, d’une beauté à couper le souffle, je m’attendais à des bras en  l’air qui valsent, des briquets allumés (enfin des lumières de téléphones) même s’il faisait encore un peu jour, à un truc magique, une ballade interstellaire… Rien. Je m’inquiète (si si j’étais inquiète de voir un tel assoupissement général). Where’s the Revolution, qui n’est certes pas la meilleure, a le mérite d’être dynamique, les paroles du refrain sont simples, tandis que je chantais, je voyais ici et là quelques rares poings levés. Bon, la révolution, ça ne sera pas pour aujourd’hui.

Et j’ai compris quand Everything Counts est arrivée – que j’entendais pour la première fois en live – puis toutes celles qui sont venues après, les grands classiques Depeche Modien. J’ai compris que le public n’est pas du tout réceptif à l’album Spirit, mais alors vraiment pas. D’un côté, je peux comprendre : il n’est pas commercial, il est cinématographique (vous pouvez relire mon avis sur mon article sur Spirit) qui demande peut-être une scénographie plus recherchée. À mon sens, il fonctionne très bien en salle pour prendre toute l’ampleur de la musicalité (l’acoustique du Stade de France est mauvaise, I Feel you, je n’entendais même plus les voix). Spirit est aussi un album intimiste, la preuve en est avec le concert très très privé où le public était plus vivant que jamais (quel concert quand même !), dans cette petite salle, j’ai ressenti la puissance de Cover Me à m’en donner des frissons, l’extraordinaire batterie de So Much Love… Tout ça ne ressortait pas au stade. Voilà, je l’ai analysé comme ça. Sacrément dommage tant Spirit est d’une grande qualité, toutefois, il n’est peut-être pas « formaté » pour les gros concerts. Après, d’un autre côté, c’est peut-être un public qui ne cherche que les grands titres de DM, les vieux de la vieille si je puis dire, Personal Jesus, Enjoy the silence et consorts. Je ne sais pas. C’était juste décevant d’être spectatrice de ça alors que le public parisien m’avait habitué à beaucoup mieux.

J’en profite pour glisser que je n’ai pas adhéré à la reprise de Heroes de David Bowie, tant qu’à faire, un Let’s Dance aurait été plus judicieux, ça aurait mieux collé avec la tonalité de voix de Gahan (chacun ses goûts). J’ai été subjuguée par les deux clips passés durant In your room (où un couple fait de la danse contemporaine) et Walking in my shoes où on voit un transexuel s’habiller, c’était tellement beau que j’en ai oublié la chanson !

Depeche Mode était comme à son habitude : au top. On s’est rendu compte qu’un public qui fait sa sieste joue beaucoup sur l’ambiance d’un concert. Mais bon…

Qu’est-ce qu’on fait ? On se donne rendez-vous à la fin de l’année pour le retour à Bercy ?

D’autres superbes photos de Manuwino : https://www.facebook.com/pg/manuwino/photos/?tab=album&album_id=1485026718221031

03/07/2017