Souvent quand je découvre des vieux films ou d’autres qui datent d’une vingtaine d’années, je me dis que j’ai la surprise à une trentaine d’années de découvrir des œuvres que beaucoup ont découvert il y a longtemps. Je dis ça pour deux raisons : la première, c’est que si je les avais découvert il y a longtemps, je n’aurais pas eu l’analyse et le recul nécessaire pour les appréhender à leur juste valeur. La deuxième, c’est qu’à leur du numérique et de l’utilisation à outrance d’effets spéciaux, il est absolument fascinant de découvrir qu’il y a plus de 35 ans arrière (voire plus), il était possible de réaliser des films incroyables, qui dégagent bien plus que des films d’aujourd’hui. Je me rends compte qu’il n’y a pas d’âge et qu’il n’est jamais trop tard pour apprécier de vieux films, même si on a été « formé » sur du moderne.
J’ai donc découvert avec du retard (mais sur grand écran), Le convoi de la peur de William Friedkin qui ressort sous le titre Sorcerer et j’ai été soufflée. Dans une ère où l’effet spécial est surconsommé, Friedkin s’est contenté de recréer pour donner plus de réalisme et d’authenticité, n’utilisant aucun effet. En voyant le résultat, on ne peut qu’être en admiration.
Là où certains s’inquièteront de savoir comment il est possible de faire un film sur un convoi, je leur dirais qu’il y a bien un mec qui a fait un film palpitant avec un camion qui colle au train d’une voiture (pour info, je parle de Duel et ce n’était que Spielberg). Friedkin vous tiendra en haleine, sur le fil du rasoir, où la moindre pierre, la moindre embûche peut être fatale. Résisterez-vous à l’envie de vous ronger les ongles ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, oui, il y a bien Bruno Cremer (alias Maigret), complètement convaincant dans son rôle d’homme secret.
Je ne peux que vous inviter à aller voir Sorcerer en salles, il comblera votre cœur de cinéphile et vous époustouflera bien plus qu’un Jurassic World (oui, j’ai osé le dire !), autant par le scénario que par la réalisation.
Retrouvez la folle masterclass de William Friedkin lors de son passage à Paris.
Sortie en salles le 15 juillet.